Selon le Baromètre IRSN, en 2010, près de quatre Français sur dix estimaient qu’un des deux problèmes les plus préoccupants en France était la misère et l’exclusion, montrant ainsi indirectement toutes les craintes relatives au risque de connaître une telle situation. Cinq ans après, cette proportion a diminué de moitié, remplacée par des inquiétudes beaucoup plus vives au sujet du terrorisme et, dans une moindre mesure, des bouleversements climatiques. L’enquête réalisée par BVA en mars 2016 permet toutefois de mieux comprendre les craintes des Français actifs, chômeurs ou retraités au sujet de la précarité.
La quasi-totalité des salariés estime qu’il est facile ou très facile de basculer dans la précarité aujourd’hui en France, une crainte qui est exprimée avec encore plus d’acuité par les chômeurs de longue durée (demandeurs d’emploi de plus d’un an). Les Français interrogés dans le cadre de cette enquête sont également quasi-unanimes pour estimer que le risque de connaître un accident de parcours concerne chacun, quel que soit son statut, et que la possibilité de basculer dans la précarité est plus grande qu’à l’époque de leurs parents. Le niveau d’inquiétude suscité par une telle situation varie davantage d’une catégorie à l’autre : les plus inquiets sont les demandeurs d’emploi (plus de Huit sur dix se déclarent inquiets de basculer dans la précarité), puis les salariés (six sur dix) et enfin les retraités (un peu plus d’un sur trois).