La question centrale abordée dans cet article, publié dans le Journal of Radiological Protection, est celle de la satisfaction de la population au sujet de l’information qu’elle reçoit au sujet des rayonnements ionisants. Les auteurs de l’article (Turcanu, El Jammal, Perko, Baumont, Latré et Choffel de Witte) ont réalisé une étude comparative sur ce sujet en interrogeant des échantillons nationaux représentatifs de la population belge (N=1002) et de la population française (N=966). L’article se situe dans la perspective de l’information du public sur les questions environnementales, plus précisément en ayant à l’esprit les controverses qui semblent se développer au sujet de l’exposition aux rayonnements ionisants dans le cadre des actes médicaux. Cette information répond à une double nécessité : démocratique, d’une part, et pratique d’autre part dans la mesure où elle constitue un outil important pour mobiliser la population sur ces questions d’exposition aux rayonnements ionisants et la faire participer aux prises de décision dans ce domaine.
Les auteurs ont étudié dans le cadre de leur enquête en Belgique et en France différentes hypothèses sur les facteurs pouvant influencer la satisfaction au sujet de l’information délivrée sur les rayonnements ionisants : le niveau d’instruction, la perception des risques sur ce sujet et la confiance dans les sources d’information.
Dans l’ensemble, les Belges apparaissent moins satisfaits que les Français sur l’information apportée par les scientifiques de l’université, l’industrie nucléaire et les médias. Ils sont plus satisfaits en ce qui concerne l’information donnée par l’autorité de sûreté nucléaire. La perception des risques est à peu près équivalente dans les deux pays. Par contre, les Français semblent accorder un peu moins de confiance que les Belges aux autorités pour gérer les différents risques radiologiques. Différentes analyses de régression montrent enfin que le principal facteur explicatif de la satisfaction au sujet de l’information est la confiance dans les autorités, quelle que soit la source d’information.
Il convient de signaler que le Baromètre IRSN a été utilisé dans cette étude pour structurer le questionnaire de l’enquête et cadrer l’analyse des résultats.