03 Juillet 2019
Cette vaste étude d’Opinion Way pour les assurances étudiantes Heyme a été réalisée auprès de 841 étudiants et 841 lycéens français (toute discipline confondue). Cette dernière s’intéresse au comportement des jeunes vis-à-vis de leur santé et à leurs attentes en termes d’information, l’objectif étant de définir au mieux les politiques de prévention et de promotion de la santé à mener auprès de cette population très spécifique. Parmi les thématiques abordées, nous retrouvons les comportements préventifs des étudiants vis-à-vis du sida et autres MST, leurs habitudes alimentaires et leur consommation de produits psychoactifs (alcool, tabac, drogues).
D’une manière générale, 92% des lycéens et 78% des étudiants interrogés s’estiment en bonne santé. Sur le thème de la sexualité, seulement 44% des étudiants et 26% des lycéens ayant eu des rapports sexuels déclarent utiliser systématiquement un préservatif. Parmi ceux qui utilisent ce moyen de protection, 71% évoquent le besoin de se protéger de maladies/infections sexuellement transmissibles, 70% de se prémunir d’une grossesse non désirée et 45% de protéger son/sa partenaire. Parmi ceux qui ne se protègent pas systématiquement, 57% évoquent la raison d’avoir un partenaire stable, 30% de prendre la pilule et 13% de penser que son/sa partenaire n’était/ n’est pas porteur(se) du sida ou autre IST.
A la question de savoir s’ils se font dépister (VIH/SIDA/MST) en cas de nouveau partenaire, moins d’un sur deux répondent par l’affirmative et seulement 20% des étudiants et 22% des lycéens le font « systématiquement ». 42% de ceux qui ne se font pas dépister le justifient par le fait de ne pas avoir pris un risque suffisant pour le faire.
Par ailleurs, de fausses croyances subsistent auprès des jeunes concernant le mode de transmission du sida : 33% des étudiants et 17% des lycéens pensent que le virus du sida peut se transmettre par piqûre de moustique, en embrassant une personne séropositive, en buvant dans son verre ou en lui serrant la main. Deux étudiants sur dix et 17% des lycéens pensent que l’on peut guérir facilement du sida aujourd’hui.
Un quart des étudiants sont fumeurs dont 11% fument quotidiennement. 84% d’entre eux souhaiteraient arrêter de fumer et ce pour préserver leur santé (57% de citations) ou pour des raisons financières (46%). Parmi les étudiants fumeurs, 58% ont déjà essayé d’arrêter de fumer dont 43% déclarent avoir définitivement réussi. 15% des lycéens fument régulièrement ou de manière occasionnelle. De plus, 32% des étudiants déclarent avoir déjà consommé une drogue (22% citent le cannabis et 2% des drogues dures de type cocaïne, crack…) contre 10% des lycéens (principalement le cannabis, 9% des citations).
La thématique de la violence est également abordée. Plus d’un tiers des étudiants et un quart des lycéens estiment avoir été victime d’un acte de violence. Cette violence s’est majoritairement manifestée de façon verbale ou psychologique (respectivement 75% et 54% des citations pour les étudiants et 89% et 30% pour les lycéens), de façon physique pour 32% des étudiants interrogés ou sous forme d’agression sexuelle (9%).
Parmi les sujets de prévention plébiscités par les étudiants sont cités la gestion du stress (44% de citations), la dépression/problèmes psychologiques (44%) et le sommeil (32%). Le thème du sida arrive en 6ème position avec 21% de citations, le tabac en 9ème position (13% de citations) et l’alcool en 10ème position (11%).
MISE EN PERSPECTIVE AVEC LE BAROMETRE IRSN
Le Baromètre IRSN traite de ces mêmes sujets mais auprès d’une population plus large (1039 Français de 18 ans et plus). Concernant les risques individuels, le tabagisme des jeunes, la drogue et l’alcoolisme restent des préoccupations majeures des Français avec en tête le tabagisme des jeunes (66 %) et ce malgré une légère baisse relative (passant de la 4ème à la 5ème position dans le classement des situations à risques, ‑8 points par rapport à 2017). L’alcoolisme (61 % de citations) remonte de la 13ème à la 9ème position.
En revanche, le niveau de préoccupation lié au sida est en baisse constante depuis le début de l’étude qui réunissait 69% de citations dans les années 1990. La communication autour de ce virus était très conséquente à cette période, sans compter les films traitant du sujet tels que Philadelphia de Jonathan Demme (1993) ou encore Les nuits fauves de Cyril Collard (1992) qui ont agi comme de véritables spots de prévention. Moins d’un Français sur deux considère le risque du sida comme élevé en 2018, soit une baisse de plus de 20 points depuis le début de l’étude. Ces résultats, confortés par l’étude d’Opinion Way, corroborent une baisse de vigilance autant parmi les jeunes que la population en général sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles. Par ailleurs, la consommation de tabac, d’alcool et, dans une moindre mesure, de drogues est encore fréquente. Une sensibilisation plus accrue sur l’ensemble de ces sujets semble pertinente au vu des comportements à risque encore actuels pour cette jeune génération.
Certes les progrès liés à la trithérapie permettent aujourd’hui aux malades une espérance de vie plus longue mais ce traitement n’éradique pas le virus et il reste nécessaire que la jeune génération soit encore sensibilisée à cette maladie.