Les Français et le nucléaire – opinion sur l’énergie

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La perception de l’énergie nucléaire par les Français

Enquête de juin 2019, de BVA pour ORANO

 

La perception des Français vis-à-vis de l’énergie nucléaire est régulièrement suivie dans le Baromètre IRSN. Orano (anciennement AREVA) se penche également sur ce sujet avec une vaste enquête menée en coopération avec l’institut BVA (2405 répondants). Cinq thématiques y sont abordées : un point de vue général (poids, atouts et inconvénients du nucléaire), l’impact économique (coût de production, emploi), le nucléaire et l’environnement, l’avenir du nucléaire et, enfin, un dernier thème centré sur la perception des riverains des sites de la Hague, du Tricastin/Melox (avec deux échantillons représentatifs de la Hague et du Tricastin de 300 personnes).

 Parmi les atouts cités en faveur du nucléaire, viennent en tête l’indépendance énergétique de la France (46% de citations) et la création d’emploi (39%). A noter que les atouts du nucléaire sont davantage marqués chez les Français interrogés habitant à proximité des installations de la Hague ou du Tricastin. Dans le Baromètre IRSN 2019, l’argument le plus fort en faveur du nucléaire est également l’indépendance énergétique avec 36 % de citations, malgré une légère diminution par rapport à 2017 (- 4 points). Sont également cités, mais loin derrière, les arguments liés au coût du kilowatt heure (21 %) et à l’absence d’émission de gaz à effet de serre (19 %).

 Sur les arguments les plus forts contre le nucléaire, le risque de survenue d’un accident arrive en tête dans le Baromètre IRSN (35% des citations), suivi des déchets nucléaires (23%) puis le manque de transparence (18 %) et la vulnérabilité des installations nucléaires (19 %). Pour l’étude BVA/ORANO la gestion des déchets arrive en tête (56% des citations), puis le risque d’accident (52%), le vieillissement des installations (45%) et l’impact sur la santé (43%).

L’étude BVA/Orano ajoute une question intéressante à savoir quel est le pourcentage, estimé par les Français, de l’électricité d’origine nucléaire en France. Les résultats indiquent qu’une majorité de personnes interrogées sous-estiment cette part, en évaluant le pourcentage d’électricité d’origine nucléaire dans le mix énergétique Français à 59% seulement. Or, l’énergie nucléaire représente 72% de la production d’électricité française. L’étude de l’exploitant indique également que le coût de l’électricité est l’élément auquel les Français sont le plus sensibles concernant l’électricité (63% de citations), suivi de l’impact environnemental potentiel (53%). Par ailleurs, sept Français sur dix pensent que l’énergie nucléaire est coûteuse à la production. L’étude du Baromètre IRSN, en mettant en perspective différentes formes d’énergie, a également traité la perception des Français par rapport au coût du Kw/h produit. Ainsi, en termes économiques, 38 % des Français positionnent l’énergie solaire comme étant la moins chère par kilowatt heure produit, contre 16 % pour le nucléaire (en diminution de 4 points par rapport à 2017) et 15 % pour l’éolien (- 2 points).

Pour revenir à l’activité même de l’entreprise Orano, les Français ont majoritairement connaissance du recyclage possible du combustible utilisé dans les centrales nucléaires. 63% de personnes interrogées citent comme principal argument de ce recyclage la réduction de la dangerosité des déchets, suivi de la réduction du volume des déchets.

 En novembre 2018, le gouvernement a défini les grandes orientations à suivre en terme énergétique. Cette feuille de route vise deux objectifs à savoir la lutte contre le changement climatique en limitant drastiquement les gaz à effet de serre et la diversification du mix énergétique en réduisant la dépendance de la France au nucléaire. Prenant en compte ces directives gouvernementales, l’étude BVA Orano a posé la question de savoir ce que les Français ont compris de ce mix énergétique. Ainsi, d’après 54% des personnes interrogées, il est prévu par la France une production d’électricité à partir d’énergie nucléaire et renouvelable, puis, bien en deçà, à partir de renouvelable uniquement (26%) et d’énergies fossiles/renouvelables (12%). Le Baromètre IRSN aborde cette question sous un angle différent, à savoir si, aux yeux des Français, l’énergie nucléaire est perçue comme une énergie d’avenir, en la mettant en perspectives avec différentes formes d’énergies. Dans ce cadre, les Français jugent l’énergie nucléaire, tout comme le pétrole et le gaz, comme n’étant pas des énergies d’avenir. Ces dernières sont largement devancées par le renouvelable (le solaire pour une majorité absolue avec 51% de citations).

 Sur la question du changement climatique, thème de prime importance aujourd’hui et à l’avenir, l’étude BVA/Orano observe qu’une grande majorité de Français estiment que l’énergie nucléaire contribue à la production de gaz à effet de serre et au dérèglement climatique (69% d’adhésion). Les énergies solaires et éoliennes tirent quant à elles leur épingle du jeu : pour environ six Français sur dix, elles contribueraient moins à la production de CO2 que le nucléaire. Dans le cadre du Baromètre IRSN, les sources d’énergies privilégiées par les Français, répondant le plus aux arguments environnementaux, restent cette année encore les énergies renouvelables et plus particulièrement l’énergie solaire et éolienne. Le nucléaire ne réunit que 9% de citations sur la lutte contre les gaz à effet de serre, loin derrière les énergies renouvelables (40% de citations pour le solaire et 25% pour l’éolien).

Retrouvez l’intégralité de l’enquête sur le site de BVA.