« Euphémiser ou nier les risques auxquels on est soumis : raisons et moyens »

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La perception des risques industriels, nucléaires et routiers.

Juin 2019, dans revue ¿ Interrogations ?, N°28. « Autour du déni »

Le sociologue, Hervé Flanquart revient sur l’analyse de la perception des risques par les individus, en mettant en perspective trois types de risques : industriels, nucléaires et routiers. Il est noté qu’un événement lié à un accident nucléaire reste peu probable mais fortement dommageable et, au contraire, dans le cas des accidents routiers, l’évènement peut être plus fortement probable mais entraîner des dégâts de plus faible ampleur (il fait référence ici à un simple accrochage entre deux véhicules). Or, la crainte d’un accident nucléaire peut engendrer des préoccupations beaucoup plus fortes chez les individus comparativement aux accidents de la route. Faisant le constat que le risque et la perception de ce risque diffèrent, l’auteur tente d’examiner les raisons de cette divergence. La « déformation » de notre perception des risques par rapport aux caractéristiques mêmes du risque, résulterait de biais culturels, cognitifs, de notre relation avec nos pairs (réseau social). L’auteur reprend les résultats du Baromètre IRSN pour donner un exemple sur l’un des biais observés, lié à « l’heuristique de représentativité », qu’il définit par « toute tendance à percevoir et évaluer un événement en fonction de ce qui est le plus facile pour nous de se représenter. »  Il reprend ici, pour imager ce biais, les résultats de l’édition 2017 du Baromètre qui ont indiqué, suite à l’accident de Fukushima une forte hausse de la crainte des Français vis-à-vis du nucléaire mais aussi, dans un autre domaine, une augmentation générale de la crainte du terrorisme au lendemain des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan.

L’euphémisation ou le déni des risques, titre de l’article, est expliqué par son auteur par tout le paradoxe des individus qui « poussés par leurs intérêts (économiques, sociaux, relationnels…) et leur désir de conserver des libertés auxquelles ils sont attachés, peuvent être amenés à nier ou contester l’importance des dangers auxquels ils sont soumis ». Il prend l’exemple d’un automobiliste, ayant pour habitude de conduire vite, qui sera plus enclin à nier les effets sécuritaires d’une réduction de limite de vitesse de 10km/h ou encore l’habitant de Gravelines « ville verte et particulièrement bien dotée en équipements de loisirs », qui sera peu disposé à reconnaître l’aspect menaçant de la centrale nucléaire.

 

Retrouver l’intégralité de l’article sur le site de la revue Interrogation.