L’article proposé ici par trois chercheurs coréens (Mirae Yun, Sang Hun Lee et Hyun Gook Kang) se donne pour objectif d’étudier la possibilité de réduire les différences de perception entre les experts et la population au sujet de l’implantation d’installations nucléaires, et notamment sur les risques qui y sont liés. Selon les auteurs, un mécanisme économique tel que le consentement à payer serait de nature à réduire les écarts de confiance entre spécialistes et grand public au sujet des centrales nucléaires.
Le consentement à payer désigne ici le montant que quelqu’un est disposé à payer pour réduire les risques des centrales nucléaires. Cette somme varie notamment en fonction de l’image que chacun a des centrales nucléaires et des risques qui y sont liés. L’article tend à montrer que ces représentations sont elles-mêmes dépendantes des connaissances scientifiques des personnes, ce qui expliquerait pourquoi les experts sont plus confiants, leurs connaissances les conduisant à relativiser les risques. Il convient cependant de rappeler ici l’étude PERPLEX publiée en 2007 par l’IRSN et visant à comparer les perceptions des experts et du grand public : si les experts et leurs collègues (éventuellement non-experts mais informés) expriment en effet des jugements plus modérés, leur classement des différents risques est le même que la population générale ; la structure des perceptions est la même, c’est l’intensité des évaluations portées qui diffère.