Perception et attentes des Français vis-à-vis de l’expertise scientifique

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L’EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX PAR LES AGENCES: TROUVER LE CHEMIN DE LA CONFIANCE – RAPPORT OPECST

Publié le 2 mai, un rapport de l’OPECST

 

L’assemblée nationale a publié le 2 mai 2019 un rapport au nom de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) sur le thème : »l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences: trouver le chemin de la confiance ». Le rapport reprend les résultats du Baromètre IRSN sur la question de la défiance envers la science et l’expertise dans le cadre de l’évaluation des risques. Le Baromètre IRSN avait déjà observé en 2016 que l’image des experts s’était légèrement dégradée (56%-4 points de « bonne opinion » comparativement à 2015), ce qui s’est confirmé par l’enquête de 2017. Les attentes des Français vis-à-vis de l’expertise scientifique sont fortes et se traduisent par le souhait de disposer d’une information transparente, claire et complète sur les risques avec une traçabilité du caractère contradictoire de l’expertise. Parmi les qualités attendues d’un expert, sa compétence et son indépendance sont jugées presque d’égale importance.

Le rapport revient également sur l’exigence première des citoyens de vérité dite sur les dangers et les risques. Le baromètre de l’IRSN met en effet en avant une insatisfaction de ce point de vue dans différents domaines : les pesticides dont le niveau de risque est considéré comme très élevé (75 %) et la confiance dans l’action des autorités faible (13 %) ; les nanoparticules, considérées comme moins risquées (37 %) mais la confiance dans le discours à leur sujet est aussi très faible (13°%). D’une manière générale, les risques liés aux pollutions diffuses (pollution de l’air, de l’eau, des sols, pesticides, OGM, retombées radioactives, perturbateurs endocriniens) sont perçus comme élevés et la crédibilité des informations mises à disposition du public comme faible. Les affaires de conflits d’intérêts (affaire du médiator…), ont contribué à faire croitre un sentiment de soupçon chez les experts de ne « pas tout dire ». Le rapport ajoute que les experts travaillant pour les agences n’ont pas toujours accès à une information la plus exhaustive possible pour réaliser au mieux leurs évaluations des risques. Ils doivent donc parfois se prononcer en situation d’incertitude. « Les scientifiques fournissent donc un certain nombre de certitudes, mais leurs travaux suscitent aussi de nombreuses interrogations et des besoins d’approfondissement des connaissances, ce qui complique la décision à l’échelle des gestionnaires de risques ».

 

Retrouver l’intégralité de l’article sur le site de l’Assemblée nationale.