Résumé du Baromètre 2020

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Baromètre IRSN 2020 sur la perception des risques et de la sécurité par les Français : le résumé de l’analyse

 

Découvrez le résumé du Baromètre 2020 de l’IRSN sur la perception des risques et de la sécurité par les Français

Le Baromètre IRSN suit depuis plus de 30 ans la perception des risques et de la sécurité par les Français. En 2020, il présente les évolutions de cette perception autour de quatre grands axes : les préoccupations actuelles des Français, leur regard sur la science et l’expertise, leur perception des situations à risque et leur opinion sur le domaine nucléaire. Pour la quatrième année consécutive, il s’ouvre à des personnalités extérieures qui viennent enrichir de leur point de vue l’analyse des résultats proposée par l’IRSN.

 

En 2019, les principaux sujets de préoccupation des Français ont à nouveau connu des évolutions notables. « La grande pauvreté et l’exclusion » arrive désormais en tête devant le dérèglement climatique et le terrorisme. En 2018, cette réponse se trouvait en troisième position derrière l’insécurité et le chômage. Le contexte géopolitique préoccupe de plus en plus les Français : « l’instabilité géopolitique mondiale » atteint cette année le score de 11 % alors qu’elle avait fait son entrée en 2018 dans le Baromètre avec 4 % des réponses seulement.

Concernant le potentiel catastrophique des installations industrielles, le Baromètre n’enregistre pas « l’effet Lubrizol », qui aurait pu être attendu à la suite de l’incendie de l’usine chimique rouennaise du 26 septembre 2019. Les installations chimiques restent stables (18 %) et prennent la troisième place derrière les centrales nucléaires (33 %) et les stockages de déchets radioactifs (20 %).

 

La confiance des Français dans la science et l’expertise se situe cette année encore à un niveau élevé. En réponse à une nouvelle question du Baromètre, plus de 70 % des Français déclarent faire confiance aux institutions scientifiques. Ils sont 65 % à avoir une bonne ou très bonne opinion des experts scientifiques (+ 7 points) et seulement 5 % à en avoir une mauvaise ou très mauvaise opinion. La qualité la plus attendue d’un expert reste « la compétence » (91 %), devant « l’honnêteté dans sa démarche scientifique » (87 %).

L’utilité des structures pluralistes est réaffirmée cette année par 89 % des Français. En revanche, la volonté de s’impliquer personnellement en participant à des réunions continue à diminuer. La proportion de Français qui se déclarent prêts à consacrer du temps à ces activités est passée de 59 % à 44 % entre 2004 et 2019. Les raisons avancées par les réticents sont en priorité le manque de temps et le fait que « d’autres personnes sont plus compétentes [qu’eux] (…) ».

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Parmi les situations à risque suivies par le Baromètre, au nombre de 30 cette année au lieu de 35 l’an passé (10 situations sont en effet désormais suivies une année sur deux), celles dont le niveau de risque est perçu comme le plus élevé restent le terrorisme (65 % de risque « élevé »), le cancer (64 %) et les pesticides (55 %).

En 2019, le Baromètre s’est penché de plus près sur la connaissance que les Français ont des risques liés au radon. Le croisement des réponses données aux questions sur le type de risque dont il s’agit et sur les moyens de prévention indique que seuls deux Français sur dix ont une connaissance complète de ce risque. Cela peut s’explique par le fait que  l’ensemble du territoire national n’y est pas exposé et que les campagnes d’information ciblent surtout les zones concernées.

 

Parmi les différentes sources d’énergies, le solaire et l’éolien sont celles qui bénéficient de l’image la plus positive. Le nucléaire jouit d’une bonne image auprès d’un tiers des Français seulement, dépassant le pétrole d’une courte tête. Les deux arguments les plus cités en faveur du nucléaire sont l’indépendance énergétique et le faible coût de l’électricité. En sa défaveur, sont cités la production de déchets nucléaires et le risque d’accident.

Pour la première fois cette année, le Baromètre a posé aux Français une question ouverte sur le nucléaire. Les personnes interrogées ont chacune livré aux enquêteurs les trois premiers mots que le terme « nucléaire » leur évoquait. Leur première analyse montre que les Français associent en priorité le mot « nucléaire » à la fonction de source d’énergie avec les termes « centrale », « énergie » et « électricité ». Dans un deuxième temps, des termes plus anxiogènes sont cités, avec les mots « danger », « explosion » et « risque ».

Enfin, concernant la compétence et la crédibilité des acteurs du nucléaire, le Baromètre témoigne d’une perception plus positive des acteurs dans leur ensemble. Pour la première fois cette année, l’ASN, le CNRS et l’IRSN sont à la fois perçus comme les plus compétents et les plus crédibles dans le domaine. Les organismes scientifiques, les experts et les exploitants sont perçus comme compétents et crédibles, de même, dans une moindre mesure, que les associations écologistes et de consommateurs. Les acteurs perçus comme les moins crédibles et moins compétents en la matière restent les syndicats, les journalistes mais surtout les acteurs politiques, au niveau local comme au niveau national.