L’édition 2022 est basée sur une enquête menée sur internet du 15 au 22 novembre 2021 auprès d’un échantillon représentatif d’environ 2000 personnes, sur la base d’un questionnaire globalement stable afin d’assurer la continuité des séries de données.
Pour la sixième année consécutive, le Baromètre enrichit son analyse de points de vue extérieurs. Cette année Karine Weiss, professeure de psychologie sociale à l’université de Nîmes ainsi que Hugo Lutun et Ludivine Gilli se sont prêtés à l’exercice. Ces derniers nous proposent une comparaison entre la perception des Français et celle des salariés de l’IRSN à propos des sujets d’études du Baromètre et notamment de l’énergie nucléaire.
Plusieurs éléments sont à souligner parmi les résultats de cette édition :
- « la santé » demeure la principale préoccupation des Français mais est ex-aequo cette année avec le dérèglement climatique. Le terrorisme, second l’an dernier, est en net retrait ;
- l’image de la science et des experts touchée par la crise sanitaire continue de s’améliorer. La qualité la plus attendue d’un expert reste la compétence devant « l’honnêteté dans sa démarche scientifique » et l’indépendance. Les Français confirment leur attachement à un recours des décideurs aux experts. L’exigence d’un accès large à une information de qualité est réaffirmée ;
- concernant les situations à risque suivies par le Baromètre, le cancer est désormais perçu comme le risque le plus élevé succédé par la pollution de l’air et le terrorisme. Une nouvelle question introduite cette année pour mettre en perspective le risque perçu « pour les Français en général » avec le risque « pour soi et ses proches » nous indique que le risque « pour soi et ses proches » est systématiquement perçu plus faible ;
- les Français ont cette année une opinion sensiblement plus favorable à l’énergie nucléaire qui se ressent tant dans le regard qu’ils portent sur le programme nucléaire civil que sur les impacts sanitaires et environnementaux potentiels des installations nucléaires qu’ils perçoivent comme plus faibles. Enfin, à propos de la compétence et de la crédibilité des acteurs du nucléaire, le CNRS, l’ASN et l’IRSN sont à nouveau perçus à la fois comme les plus compétents et les plus crédibles. Alors que les acteurs perçus comme les moins crédibles et moins compétents en la matière restent les syndicats, les journalistes et les acteurs politiques.
En particulier pour cette édition 2022, le Baromètre s’est intéressé aux raisons plus particulières derrière la préoccupation des Français pour « la santé ». Ce qui les « (…) préoccupe plus particulièrement concernant la santé » est « l’accès aux soins (coût financier, disponibilité de professionnels de santé près de chez soi) », pour près d’un tiers des répondants (31 %), devant « les conséquences économiques et sociales de la pandémie (…) » (26 %). Les deux premières places sont donc occupées par des problématiques de nature économique et sociale, qui représentent 57 % des réponses.
Et pour la première fois, le Baromètre met en perspective le risque perçu pour « soi et ses proches » et pour les « Français en général ». Il en ressort que le niveau de risque perçu pour « soi et ses proches » est systématiquement plus faible que pour les « Français en général ».