Résumé du Baromètre 2021

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Baromètre IRSN 2021 sur la perception des risques et de la sécurité par les Français : le résumé de l’analyse.

 

Découvrez le résumé du Baromètre 2021 de l’IRSN sur la perception des risques et de la sécurité par les Français.

Le Baromètre IRSN suit depuis plus de 30 ans la perception des risques et de la sécurité par les Français. En 2021, il présente les évolutions de cette perception selon quatre grands axes : les préoccupations principales des Français, leur regard sur la science et l’expertise, leur perception des situations à risque et leur opinion sur le nucléaire.

En novembre 2020, dans le contexte de la pandémie de covid-19, la principale préoccupation des Français est la « santé » (26 %), nouvellement introduite cette année. Elle devance le « terrorisme » (19 %) et « le dérèglement climatique » (15 %). La « grande pauvreté et l’exclusion », qui était en tête de liste l’an dernier, a chuté de 20 % à 13 %.

En ce qui concerne la principale préoccupation environnementale, « le dérèglement climatique » reste la première priorité. Avec 39 % des réponses, il creuse l’écart avec les deux préoccupations suivantes, identiques à celles de l’année dernière : « la disparition d’espèces animales » (14 %) et « les dommages liés aux catastrophes naturelles » (13 %).

L’image de la science et des experts reste largement positive, même si elle a été écornée par la pandémie. En 2020, 61 % des Français déclarent faire confiance aux institutions scientifiques et 50 % ont une bonne ou très bonne opinion des experts scientifiques, tandis que 11 % en ont une mauvaise ou très mauvaise opinion. La bonne image de la science et de la technologie confirme son niveau historiquement élevé atteint l’an dernier. En 2020, la proposition « le développement de la science et de la technologie génère plus de bénéfices que d’effets néfastes » est soutenue par 53 % des Français.

Ceux-ci montrent un fort attachement au recours à l’expertise scientifique pour la décision politique. Ils déclarent à 82 % que la création du conseil scientifique covid-19 par le Gouvernement est une bonne chose et 57 % d’entre eux pensent que les décideurs ne prennent pas assez en compte l’avis des experts scientifiques. L’utilisation des résultats scientifiques par les pouvoirs publics pour prendre de bonnes décisions est donc réclamée par une majorité nette.

Cette année, le Baromètre continue de suivre une trentaine de situations à risque. Pour chacune d’entre elles, les Français ont été interrogés sur deux dimensions : le niveau de risque perçu et la confiance dans les autorités pour gérer la situation.

En termes de niveau de risque perçu, les deux premières situations restent comme l’an dernier le terrorisme (76 % jugent le risque « élevé » ou « très élevé ») et le cancer (73 %). Les pandémies entrent dans le Baromètre en troisième position avec 71 %. Les pesticides, troisièmes l’année dernière, suivent avec un score toujours haut (67 %). En ce qui concerne les risques nucléaires et radiologiques, les centrales nucléaires (41 %) et les déchets radioactifs (48 %) restent dans la moyenne. Cette année, les deux ont des réponses « faibles » et « quasi-nuls » élevées : pic historique pour les déchets (23 %) et deuxième score historique pour les centrales nucléaires (26 %). Les radiographies médicales (20 %, réponses « élevés » ou « très élevés »), le radon (20 %) et les accidents de radiothérapie (21 %) présentent, comme d’habitude, le plus faible niveau de risque perçu.

Le niveau de confiance des Français envers les autorités pour les protéger des situations à risque diminue globalement. Le changement de méthodologie (enquête par internet) a influencé les réponses à cette question, comme nous l’avons confirmé avec notre enquête de contrôle. Le risque pour lequel les Français font le plus confiance aux autorités est le sida (41 %). A l’inverse, et pour la première fois, les perturbateurs endocriniens ont le plus faible niveau de confiance (16 %), devant les pesticides (17 %) et les nanoparticules (17 %). La confiance relative dans les centrales nucléaires et les déchets radioactifs a augmenté. La première gagne sept places pour atteindre la 10e position sur 31 cette année. La seconde est passée de la 33e à la 21e position en deux ans. Les personnes les plus diplômées ont tendance à faire davantage confiance aux autorités et, pour les risques nucléaires, cela est particulièrement vrai pour les personnes ayant une formation scientifique.

Cette année, le Baromètre s’est intéressé à l’opinion des Français sur l’énergie nucléaire en reprenant des questions anciennes qui n’avaient pas été posées depuis plusieurs années.

Ils apparaissent assez partagés. Une majorité d’entre eux ont une vision rétrospectivement positive du nucléaire : 53 % disent que  » la construction des centrales a été une bonne chose « , 18 % ne sont pas d’accord. Mais ils sont plutôt opposés à la construction de centrales nucléaires (45 % contre, 30 % en faveur). Ils sont partagés sur la question de leur fermeture : 38 % sont pour mais 30 % sont contre et 32 % ni pour ni contre.

Un focus sur les déchets nucléaires – avec de nouveau le recours à des questions qui n’avaient pas été posées depuis des années mais aussi une question inédite – confirme que les Français connaissent mal la façon dont ils sont gérés. Ils sont 27 % à penser que les déchets très peu radioactifs sont envoyés dans d’autres pays et 10 % qu’ils sont déversés en mer. Par ailleurs, 39 % estiment qu’il n’est pas « possible aujourd’hui de stocker les déchets nucléaires de façon sûre », contre 30 % en 1983, 59 % en 1987 et 42 % en 1992.

Enfin, concernant la compétence et la crédibilité des acteurs du nucléaire, le CNRS, l’ASN et l’IRSN sont de nouveau perçus comme les plus compétents et les plus crédibles dans le domaine. Les organismes scientifiques et les experts sont perçus comme compétents et crédibles, de même, dans une moindre mesure, que les médecins. L’exploitant EDF est jugé plus compétent que crédible et suit depuis cinq ans une tendance à la baisse des jugements portés sur sa compétence.

Les acteurs perçus comme les moins crédibles et les moins compétents restent les syndicats, les journalistes et les acteurs politiques. Les associations écologistes régressent selon les deux critères si l’on se réfère aux résultats de l’enquête par internet et elles présentent des résultats comparables aux scores des dernières années si l’on s’arrête à l’enquête menée en face-à-face. Cette différence peut être expliquée par l’effet du biais de « désirabilité sociale » qui incite les personnes interrogées à donner à certaines questions une réponse qui leur semble socialement désirable au détriment de l’expression de leur opinion.