Science et avenir & Baromètre IRSN – De quoi les Français ont peur ?

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Terrorisme, pesticides, nucléaire… De quoi les Français ont peur ?

Mercredi 2 Octobre 2019

Le journal Sciences et Avenir évoque la publication du dernier Baromètre IRSN sur la perception des risques et de la sécurité par les Français, « un exercice sans équivalent dans le monde » comme le précise Ludivine Gilli, chef du bureau de l’innovation, de l’intelligence stratégique, de la prospective et des études, qui le coordonne et le pilote. Il est indiqué que le Baromètre fait, depuis 29 ans, non seulement état de l’opinion des Français vis-à-vis des risques liés au nucléaire mais également des risques industriels, sociaux, environnementaux. L’insécurité arrivent en tête des préoccupations des Français cette année. « C’est une évolution significative car l’insécurité n’avait pas été observée à un aussi haut niveau depuis près de 20 ans » note Jean-Christophe Niel, directeur général de l’IRSN. L’auteur de l’article s’interroge alors sur l’influence possible du mouvement des gilets jaunes et des violences qui ont eu lieu en marge des manifestations.

Il est également relevé que les résultats de l’enquête restent assez stables depuis le début de l’étude, soit depuis près de 30 ans. Les quelques évolutions significatives d’une année à l’autre sont à rapprocher de l’actualité. Le directeur général de l’IRSN, Jean-Christophe Niel prend pour exemple l’épisode catastrophique des pluies cévenoles dans le Gard en 2002. 69% des Français ont déclaré cette année-là que le risque inondation était important pour retomber aujourd’hui à 41%. Il en est de même pour le terrorisme, en tête des préoccupations en 2015, qui arrivent cette année derrière les préoccupations liées à l’insécurité, au chômage et à la grande pauvreté exclusion. Il est donc à prédire que l’actualité autour de l’accident de l’usine Lubrizol de Rouen aura des répercussions sur la prochaine enquête du Baromètre qui se déroulera en novembre prochain.

Les préoccupations liées aux questions environnementales progressent dans les sujets de préoccupation des Français (+10 points depuis ces dix dernières années), avec en tête le réchauffement climatique. Les auteurs se posent alors la question de savoir s’il peut s’agir d’un effet des politiques publiques, et plus particulièrement de la limitation des voitures dans les grandes villes.
La défiance des Français se manifeste plus largement dans les domaines des nanotechnologies, des déchets chimiques et des déchets radioactifs. L’accident de Tchernobyl est toujours considéré comme l’événement catastrophique le plus craint, devançant cette année l’accident de Fukushima.

Le journal relève enfin la forte confiance des Français dans la science (80% d’adhésions) et envers les experts scientifiques (58% d’adhésion, + 3 points). Les exigences des Français vis-à-vis de l’expertise restent assez stables au fil des années et comprennent la compétence (60%), l’indépendance (45%) et l’honnêteté (40%). Le CNRS fait partie du trio de tête des institutions les plus crédibles mais se classe après les associations écologistes qui « peuvent-être appréciées comme « tiers de confiance » pour le rôle de contrepouvoirs » selon les auteurs. L’article mentionne également l’Académie des Sciences, l’Autorité de sûreté nucléaire et l’IRSN qui gardent une excellente image, au contraire des journalistes qui se positionnent en bas de classement derrière EDF et ORANO (ex-Areva).

Retrouvez l’article sur www.sciencesetavenir.fr.