Les représentations sociales de l’effet de serre et du réchauffement climatique

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L’évolution de l’opinion publique à l’égard de l’effet de serre et du réchauffement climatique

Etude ADEME
Octobre 2019

L’enquête annuelle par sondage en ligne de l’ADEME sur « les représentations sociales de l’effet de serre et du réchauffement climatique » permet de faire le point sur les évolutions de l’opinion publique à l’égard de l’effet de serre et du réchauffement climatique.

Cette année, l’enquête – vingtième vague – a, en parallèle d’un échantillon de 1570 personnes représentatif de la population française de 15 ans et plus également réalisé focus spécifique sur les élus locaux (échantillon de 495 personnes). Les deux enquêtes ont été menées en juillet 2019.

Parmi les principales préoccupations des Français, l’emploi (% de citations), l’environnement et l’immigration prennent la tête du classement. Il est intéressant ici de constater la progression régulière des préoccupations environnementales depuis 2014 (+12 points) qui devient un enjeu aussi important que les enjeux socio-économiques pour les Français. L’environnement est par ailleurs jugé enjeu prioritaire chez les élus locaux (58% de citation en résultats cumulés) suivi de l’emploi (50%) et des déficits publics et dette (36%).

Sur les questions environnementales, l’effet de serre / le réchauffement climatique arrive largement en tête avec 51% des citations (enjeu prioritaire également cité chez les élus locaux), la dégradation de la faune et de la flore (43% de citations), suivis de la pollution de l’air (30%).

Les « risques nucléaires » sont ici abordés comme des risques environnementaux, ils arrivent en 6ème position sur neuf problèmes environnementaux proposés (tout comme l’année passée) et recueillent 10% de citations (en baisse de 3 points depuis 2018).

Une grande majorité des Français (68 % des personnes interrogées), et de façon encore plus prononcée chez les élus (81%) manifestent leur confiance auprès des scientifiques qui, d’après eux, évaluent correctement les risques de réchauffement climatique, tandis que 30 % expriment leur doute (et 17% des élus), considérant qu’ils exagèrent ces risques.

Parmi les activités émettant le plus de gaz à effet de serre, les Français citent en premier les activités industrielles (92 % d’adhésion) et les centrales de production d’électricité au fuel, charbon ou gaz (91 % d’adhésion). Il est intéressant de constater que les centrales nucléaires sont également perçues comme émettrices de gaz à effet de serre pour six Français sur dix (chiffre en légère progression depuis 2014, +7 points).

Retrouver l’intégralité de l’étude sur le site de l’ADEME.

 

MISE EN PERSPECTIVE AVEC LE BAROMETRE IRSN

La perception des risques climatiques est étudiée par le Baromètre IRSN selon plusieurs regards. Dans l’édition 2020, nous observons une remontée des risques naturels et climatiques par rapport aux autres situations à risque, bien que leur niveau absolu  baisse. La canicule, en particulier, gagne dix places, passant de la 25ème à la 15ème position (42% des Français jugent le risque élevé, contre 46% en 2018). C’est le risque qui évolue le plus fortement en 2019. Dans le même sens, les inondations (43%) passent de la 18ème à la 14ème position, après avoir gagné six places en 2018, à la suite de deux années marquées par de sévères inondations. Les incendies de forêts, enfin, remontent de la 26ème à la 20ème position (35%), après être redescendus de sept places en 2018. Nos résultats suggèrent que pour estimer les niveaux des risques climatiques, l’opinion est influencée par les sinistres médiatisés récemment.